Paysage animé

Jan I Brueghel de Velours, appelé ainsi par les coloris chatoyants de sa palette, Jan Brueghel le vieux est le second fils de Pieter Brueghel le Vieux. Après avoir débuté à Anvers, il part pour l'Italie et ne rentre qu'en 1596, date à laquelle il est nommé maître de la guilde. Ses voyages le mènent à Prague et Nuremberg. Après avoir reçu le titre de peintre de cour des archiducs Albert et Isabelle, en 1609, il reste à Anvers.

Ses premiers paysages doivent beaucoup à son maître, Gillis Van Coninxloo, puis, sa technique évoluant, sa palette devient plus simple, les bruns et les bleus-verts dominent. Il fait appel à d'autres artistes pour exécuter les animaux, fruits et personnages de ses compositions. Par son passage chez Van Coninxloo, Brueghel de Velours acquiert un talent de miniaturiste. Bien que minuscules, les personnages sont parfaitement intégrés dans l'œuvre. On retrouve les couleurs et la composition qui firent le succès de Brueghel : couleurs chaudes pour les premiers plans, verts bleutés et couleurs froides pour les lointains. La lumière paraît vibrer dans la brume, au loin, alors que les frondaisons sont très nettes. Pour accentuer encore la perspective un chemin creuse le paysage. Au contraire de son pendant ("La mort d'Adonis"), qui narre une scène bien précise, il ne semble pas que ce tondo ait un sujet déterminé. Brueghel excelle dans la scène de genre : des paysans rentrent en charrette sur le chemin. La minutie des détails (feuilles, cigogne...), l'étagement des couleurs confèrent à l'ensemble une sensation de sérénité accentuée par l'équilibre des plans verticaux et horizontaux.