Thomas II Dobrée (1810 - 1895)

Né en 1810, Thomas II Dobrée est l’unique descendant d’une riche famille d’armateurs installée à Nantes au XVIIIe siècle. Collectionneur averti et fin dessinateur, il délaisse peu à peu les affaires familiales d’armement de navires pour consacrer sa fortune à sa passion pour les arts et à la constitution d’une riche collection de près de 10 000 œuvres et documents.

Portrait en miniature de Thomas II Dobrée, par Bouvier, 1829Portrait en miniature de Thomas II Dobrée, par Bouvier, 1829

La collection de Thomas II Dobrée

Entre 1830 et 1895, Thomas II Dobrée constitue patiemment une collection d’œuvres d’art rares et prestigieuses.

Il effectue ses premiers achats à Paris dès 1831. Son intérêt premier se porte sur des ouvrages médiévaux richement illustrés et qui concernent des domaines aussi variés que la théologie, la poésie, l’histoire, la philosophie, les sciences, l’art culinaire, etc.

À partir des années 1840, il se lance dans la collection d’estampes, principalement des écoles flamandes et françaises du Nord. Tous les styles ou genre de scènes y figurent, sous la signature des plus grands artistes, notamment Rembrandt et Dürer.

Son goût pour le rare et le beau incite aussi Thomas II Dobrée à devenir numismate. La production locale et les périodes antique et médiévale orientent ses choix ; il acquiert d’ailleurs une quantité impressionnante de monnaies ducales bretonnes.

Puis, en 1861, il participe à la dispersion des collections du prince Soltykoff à Paris. Cette vente publique constitue un tournant dans la vie de Thomas II Dobrée. Il y acquiert six pièces remarquables, dont la Châsse de saint Calmin, et prend alors conscience de la valeur de sa collection. Cette châsse aurait, dit-on, guidé les principes architecturaux de son palais, futur musée.

Pour aller plus loin, découvrez en vidéo Le Portrait posthume de Thomas Dobrée et La Staurothèque

La construction du palais Dobrée

À partir de 1862, Thomas II Dobrée acquiert l'enclos du manoir de la Touche daté du 15e siècle. Sur cette parcelle, il souhaite faire construire une demeure pour abriter ses appartements et accueillir ses collections.

Très fortuné, Thomas II Dobrée fait appel aux professionnels les plus talentueux pour réaliser son grand projet. Eugène Viollet-le-Duc dessine les premières esquisses de son palais à la mode « néo-gothique ». Mais les deux hommes ne s’entendent pas et Thomas II Dobrée le délaisse pour travailler à sa façon, aidé par les architectes locaux que sont Boismen, Chenantais, Simon, ou encore Le Diberder. Il conserve le plan longitudinal et la distribution intérieure envisagée par Viollet-le-Duc, mais fait considérablement évoluer le style extérieur : il remanie les façades dans un esprit « néo-roman » et ajoute à l’ouest une tour de 30 m de haut.

Marque personnelle de Thomas II Dobrée, la tour lui offre une vue retrouvée sur la Loire et ancre son palais dans le paysage de la ville.

Thomas II Dobrée consacre 100 000 francs-or (245 000 euros en 2002) par an pendant 35 ans à l’édification de cette « folie » achevée en 1897, deux ans après sa mort.

Le legs du site et des collections au Département de Loire-Inférieure

Par testament en date de 1894, Thomas II Dobrée lègue ses collections et l’ensemble du site au Département de Loire-Inférieure. L’ensemble devient un musée qui ouvre pour la première fois au public le 8 janvier 1899. Les collections de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Inférieure sont alors réunies à celles de Thomas II Dobrée.

Quelques œuvres phares de la collection de Thomas II Dobrée : cg44.plugin.grandpatrimoineplugin.portailAccueil.label.afficher-masque