Marie-Madeleine Fourgheon-Salce

Engagée volontaire lors de la Seconde guerre mondiale, Marie-Madeleine Fourgheon est aussi, après-guerre, membre de la délégation française au Tribunal international de Nuremberg. À partir de 1952, elle se lance dans la constitution d’une intéressante collection d’objets archéologiques de l’Amérique précolombienne.

Marie-Madeleine-Fourgheon-Salce-366x500Portrait de Marie-Madeleine Fourgheon-Salce

L’engagée volontaire

Née le 12 février 1920 à Montluçon (Allier), Marie-Madeleine Fourgheon fait ses études secondaires au lycée d’Evian (Haute-Savoie), puis suit les cours par correspondance d’une école de secrétariat. De 1944 à 1945, elle participe à la Seconde guerre mondiale en tant qu’engagée volontaire auprès des Auxiliaires Féminines de l’Armée de Terre (AFAT). Elle fait alors partie de la 24e unité administrative de la 10e région militaire (Strasbourg).

Après la guerre, Marie-Madeleine entre en Allemagne avec les armées Alliées. En zone américaine de mars 1946 à mai 1947, elle est membre de la délégation française au Tribunal militaire international de Nuremberg en tant que secrétaire sténodactylo bilingue auprès des juges français et américains. En zone française de juin à novembre 1947, elle est cadre dans le service du personnel des forces françaises d’occupation. C’est à Baden-Baden qu’elle rencontre son futur époux, Jacques Salce, psychologue et plus tard Docteur en philosophie, ancien résistant et déporté à Mauthausen.

La collectionneuse

Marie-Madeleine Fourgheon et Jacques Salce se marient le 10 novembre 1951. Installés à Paris, elle y exerce une activité professionnelle civile et semble suivre des cours d’histoire de l’art à l’école du Louvre.

À partir de 1952 et jusqu’en 1998, les deux époux vont constituer une importante collection d’objets amérindiens par des achats en ventes publiques et chez des antiquaires spécialisés. De nombreux catalogues et bordereaux d’acquisition justifient l’origine des 110 objets de la collection. Celle-ci est particulièrement riche et variée, tant au niveau des diverses civilisations représentées que de leur intérêt historique et muséographique. Elle se compose d’un très grand nombre d’œuvres de première importance et de belle facture témoignant de l’évolution du marché de l’art au 20e siècle. Notons en particulier un guerrier Mochica, une coupe Maya ornée de glyphes, un cacique Quimbaya intact ou encore un vase Nazca avec double goulot et anse en étrier.

Le don de sa collection au musée Dobrée

Marie-Madeleine Fourgheon-Salce décède le 5 mai 2000. Par l’intermédiaire de son ami et futur légataire universel Daniel Rivet, Jacques Salce se lance dans la recherche d’un musée susceptible d’accueillir la collection, « par respect pour la mémoire et en exécution des intentions de son épouse ». Après une étude des différents musées français conservant des œuvres de l’Amérique précolombienne, son choix se porte sur le musée Dobrée qui possède déjà une collection de plus de 400 pièces d’archéologie et d’ethnographie amérindiennes. Le don est officialisé le 26 mars 2001.

En 2003, Jacques Salce fait don au musée Dobrée de 10 objets précolombiens supplémentaires. Parmi ceux-là, une série de petits cachets « pintaderas » aztèques (Mexique), un objet fusiforme maya (Guatemala ou sud du Mexique), ou encore deux ornements d’oreilles en or de style zenù (Colombie).

 

 

Quelques oeuvres phares de la collection de Marie-Madeleine Fourgheon-Salce : cg44.plugin.grandpatrimoineplugin.portailAccueil.label.afficher-masque