Jean Charles Alexandre Hamot de Saint Léger (1815-1883)

Propriétaire à Nantes et amateur d'art, Jean Charles Alexandre Hamot de Saint Léger lègue au musée départemental d'archéologie sa collection de porcelaines de Chine et du Japon.

Statuette représentant Guanyin, déesse de la miséricorde, debout – inv. 883.4.9 © Musée Dobrée – Grand Patrimoine de Loire-AtlantiqueStatuette représentant Guanyin, déesse de la miséricorde

Jean Charles Alexandre Hamot de Saint Léger naît à Nantes en 1815. Fils de Julien Hamot de Saint Léger et de Magdeleine Guezenec, il est propriétaire à Nantes et dans les environs. Amateur d'art, sa situation de rentier lui permet d'assouvir son désir de collectionneur. Il apparaît d'ailleurs comme un collectionneur discret et ne semble pas fréquenter les sociétés savantes du 19e siècle comme le font beaucoup des collectionneurs du musée départemental d'archéologie ou du musée Dobrée. Fréquente-t-il ce milieu ? Connaît-il Thomas (II) Dobrée ? Comment constitue-t-il sa collection ? Beaucoup de questions demeurent.

Sa collection

L'inventaire après décès de Jean Charles Alexandre Hamot de Saint Léger mentionne l'existence d'une collection de tableaux et d'une collection de porcelaines de Chine et du Japon. Les tableaux comptent quelques portraits mais surtout des paysages, et notamment des vues des bords de mer, de canaux ou de lacs. Il achète des œuvres d'artistes qui lui sont contemporains tels que les peintres Nantais Félix Thomas (1815-1875) et Alexandre Chantron (1842-1918), mais aussi le Marseillais Fabius Brest (1823-1900) ou encore le Néerlandais Johan Jongkind (1819-1891). Jean Charles Alexandre Hamot de Saint Léger goûte aussi à la mode de son époque : l'orientalisme. Il a en effet une très belle "Vue de Constantinople" réalisée par Fabius Brest.

Il possède aussi, qui orne sa chambre à coucher, une collection de porcelaines de Chine et du Japon. Comment entre-t-il en possession de ces pièces ? Au cours du 19e siècle, on observe en effet un déclin du commerce de la porcelaine dite "de commande" et une certaine lassitude de la part des Européens pour les produits venants de Chine. A-t-il acheté ces objets lors de ventes publiques ? Cette collection est-elle un héritage de ses parents ? La collection se compose essentiellement d'assiettes, d'assiettes creuses et de plats décorés de petites scènes ou de compositions florales propres à la Chine (hibiscus, pivoines, citrons digités...) Si les motifs ne relèvent pas directement des porcelaines dites "Compagnie des Indes" (il n'y a ni scènes galantes, mythologiques ou bibliques, ni armoiries), ces pièces étaient bien destinées au marché occidental comme en témoignent la forme de certaines assiettes (avec marli, partie périphérique des assiettes traditionnelles) ou encore certains décors faisant écho aux frises des porcelaines de Meissen (Allemagne).

 

Le legs de la collection

Jean Charles Alexandre Hamot de Saint Léger décède à Nantes le 19 avril 1883. Célibataire, il ne laisse aucun héritier direct mais fait de Marie Castonnet Desfosses, épouse de Jules Edmond Riom, son légataire universel. Par son biais, il lègue les 125 pièces de porcelaines de Chine et du Japon au musée départemental d'archéologie dès juillet 1883, musée qui sera placé sous l'autorité du même conservateur que celui du musée Dobrée en 1896. Quant à sa collection de portraits et de paysages, 18 œuvres au total, elle est destinée au musée des Beaux-arts de la ville de Nantes et sera inscrite à l'inventaire dudit musée en 1884.

Quelques oeuvres phares de la collection de Jean Charles Alexandre Hamot de Saint Léger : cg44.plugin.grandpatrimoineplugin.portailAccueil.label.afficher-masque