Auguste Cullère (1830-1894)

Auguste-Jean-Marie Cullère nait à Nantes en 1830 et part rejoindre une partie de sa famille installée au Brésil vers 1844. Boulanger pâtissier à Belém, il s’installe à Obidos, sur la rive gauche de l’Amazone, après son mariage. Veuf, il est ordonné prêtre en 1864 et constitue une riche collection d’objets archéologiques issus des cultures amérindiennes de l’époque précolombienne, c’est-à-dire avant l’arrivée des Européens. Il décède en 1894.

Portrait d'Auguste Cullère © Musée DobréePortrait d'Auguste Cullère, photographie © Musée Dobrée

La collection d'Auguste Cullère

Au 19e siècle, les Européens sont curieux des pratiques culturelles, passées ou présentes, des autres continents. Certains partent découvrir ces aires méconnues et récoltent des objets sur place par l’achat ou la pratique du troc, pour mieux connaitre des sociétés encore bien mystérieuses. Auguste Cullère collecte lui-même la plupart des objets qui constituent sa collection, essayant de se renseigner auprès des vendeurs pour connaitre l’histoire des objets en question, notamment leur provenance.

La collection Cullère au musée Dobrée

Attaché à sa ville natale, l’abbé Cullère fait, entre 1884 et 1894, le don au musée départemental d’archéologie, l’un des deux musées à l’origine du musée Dobrée, de plus de 300 objets amazoniens. Ces derniers sont étudiés par les membres passionnés de la Société archéologique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure. Auguste Cullère vient d’ailleurs lui-même à Nantes présenter certaines pièces et leur faire part de ses découvertes [1].

Il donne aussi des détails sur ces objets dans sa correspondance avec Pitre de Lisle du Dreneuc, alors conservateur du musée, qui publie et partage les recherches avec ses collègues conservateurs d’autres musées. La communauté scientifique s’empare ainsi de ces nouveaux sujets d’étude.

Dans sa collection, Auguste Cullère réunit principalement des objets archéologiques comme des céramiques décorées, mais il acquiert également quelques pièces ethnographiques comme des armes (arcs, flèches, sarbacane, massue, bouclier). Deux sculptures en pierre sont particulièrement intéressantes : considérées au 19e siècle comme des « idoles de pêche », elles sont aujourd’hui identifiées comme des pierres servant à inhaler des hallucinogènes.

 Si la collection amazonienne du musée Dobrée est en grande partie constituée des dons de l’abbé Cullère, deux autres collectionneurs, Charles Seidler et Martial Noé, ont contribué à sa richesse et à sa diversité.



[1] Séance du mardi 3 juin 1891, Bulletin de la Société Archéologique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, tome 30, 1891, p. 33-37

Certaines oeuvres issues des collections d'Auguste Cullère étaient présentées dans l'exposition Précieux Poisons d'Amazonie au domaine de la Garenne Lemot du 29 mai au 1er septembre 2019.

Pour avoir plus d'informations sur Auguste Cullère, procurez vous l'ouvrage Stupéfiante Amazonie, qui vient de paraître aux éditions Grand-Patrimoine de Loire-Atlantique !

Quelques œuvres phares de la collection d'Auguste Cullère : cg44.plugin.grandpatrimoineplugin.portailAccueil.label.afficher-masque