La découverte du trésor de Saint-Herblon

En 1899, à l'occasion des travaux de reconstruction de l'église de Saint-Herblon, incendiée peu avant, des fouilles archéologiques sont pratiquées dans le voisinage de la sacristie, sur l'emplacement probable d'une chapelle et d'un tombeau privés. Celles-ci permettent la découverte d'un trésor médiéval.
Ce trésor, caché entre 1389 et 1405, est composé d'une vingtaine de pièces d'argent et de cuivre. Il représente une somme totale de 8 sous et 5 deniers, soit près d'un mois de salaire d'un ouvrier. Il s'agit des économies d'une personne ayant quelques moyens comme un petit artisan ou des liquidités d'un négociant faisant du commerce entre la Bretagne et l'Anjou.

Les conditions exactes de sa dissimulation sont difficiles à éclaircir. On sait toutefois, que la région était alors secouée par l'opposition entre Olivier de Clisson et le duc de Bretagne Jean IV. En 1394, c'est d'ailleurs au château d'Ancenis que s'installe le duc de Bourgogne envoyé par le roi pour rétablir l'ordre. Peut-être le propriétaire du trésor avait-il peur d'être volé par les soldats ...

Le sceau d'un certain T. Lebrebieus a également été découvert a proximité des pièces, dont il était peut-être le propriétaire. Malheureusement, on ignore tout de ce personnage.

Une dernière monnaie, une demi-plaque de Philippe le Bon (1430-1467), duc de Bourgogne et comte de Flandre, a été trouvée durant les mêmes fouilles, mais elle est sans relation avec le trésor.

Le trésor contenait essentiellement des blancs, dits « guénars ». Il s'agit de pièces d'argent valant 10 deniers reconnaissables au blason de France à l'avers. Ces pièces ont été frappées de 1385 à 1417, durant la période de stabilité monétaire qu'a connu le royaume durant le règne de Charles VI.

La première référence de la découverte du trésor de Saint-Herblon figure dans le bulletin de la Société Archéologique de Nantes et de la Loire-Inférieure en 1901 (article de Léon Maître, présenté ci-dessous).